Si de leur temps, il y avait quelques grands axes d’études (avocat, médecin, ingénieur ou encore ouvrier) aujourd’hui il existe une multitude de formations disponibles, de parcours universitaires, de filières possibles, ou de grandes écoles, que cette étape, cruciale et déterminante dans la vie d’un étudient, peut devenir un réel défi, potentiellement stressant, et parfois même une source d’inégalités, nécessitant un accompagnement adéquat.
C’est justement face à ce constat qu’Edumapper a vu le jour, avec l’ambition de simplifier le processus de choix d’études supérieures des futurs étudiants.
Cette plateforme intuitive regroupe et répertorie de manière fluide et compréhensible toutes les informations dont les lycéens disposent et ont accès pour faciliter leur choix d’études supérieures.
L’objectif est clair : centraliser l’information pour que les jeunes puissent s’y retrouver plus facilement mais également pour répondre à une problématique sociétale majeure.
Car si sélectionner le bon parcours se veut déjà comme un véritable défi, la méthodologie actuelle a également tendance à renforcer les inégalités des chances.
Comme le souligne le fondateur d’Edumapper, Sébastien de Lafond, dans une interview accordée à Presse-citron, « Certaines familles offrent un accompagnement solide à leurs enfants, notamment lorsque les parents sont enseignants ou très informés sur le sujet. D’autres ont les moyens de financer un soutien extérieur, comme du coaching. Mais pour une grande partie des élèves, qu’ils soient éloignés de ces privilèges ou qu’ils vivent dans des zones moins accessibles, le parcours devient un véritable défi. »
En effet, selon Edumapper, le constat est alarmant ; chaque année sur Parcoursup, parmi les 900 000 jeunes qui tentent leur chance, seuls 700 000 d’entre eux sont bacheliers. Les 200 000 restant se retrouvent sans orientation concrète, malgré le fait d’avoir postulé à des formations, et se retrouvent contraints de faire des choix par défaut ou de chercher une formation en urgence. Ce manque d’information et cette complexité du système ont un coût non négligeable, estimé à 2 milliards d’euros annuels à cause de mauvaises décisions d’orientation.
Sébastien de Lafond loue les avantages d’Edumapper, en expliquant que la plateforme, qui vient tout juste d’être rendue publique, répertorie plus de 25 000 formations de post-bac à master, disponibles en France, mais aussi à l’étranger. Plus précisément, « chaque formation est accompagnée d’informations précises sur les conditions d’accès : niveau requis, type de bac, prérequis académiques, mais aussi aspects financiers comme le coût, les possibilités de bourses ou la gratuité éventuelle », explique le dirigeant. Mieux encore, le site détaille le contenu de chaque formation, en plus de ses débouchées précises, qu’il s’agisse d’études supplémentaires ou de professions.
Afin de lutter contre l’inégalité des chances, et à contrario, pour axer la plateforme vers une approche de personnalisation des chances, Edumapper a réalisé des investissements massifs en data science, afin d’estimer au mieux, les chances d’un élève d’accéder à telle ou telle formation selon ses notes et ses spécialités.
Un modèle gagnant inspiré d’une aventure entrepreneuriale précédente, dans laquelle Sébastien de Lafond, aux côtés de deux des autres cofondateurs, Julien Cheyssial et Jordan Sanial ont acquis une réelle expertise technologique.
En effet, les trois hommes sont à l’origine de MeilleursAgents, une plateforme qui a chamboulé le secteur de l’immobilier en apportant aux consommateurs des informations fiables et transparentes sur les prix du marché. Elle a été rachetée pour 200 millions d’euros par le groupe de presse Axel Springer en septembre 2019.
Pour compléter l’équipe, on retrouve Valentine Mandon qui a créé, en 2017, l’association Correspondre pour accompagner des élèves issus de ZEP et de milieux ruraux à accéder à Sciences Po. Ainsi qu’une équipe de chercheurs issue du prestigieux Centre Borelli, « qui vont analyser les parcours étudiants et identifier ceux qui conduisent à la réussite, ainsi que ceux qui présentent des difficultés. Les mathématiques et la science sont au cœur de notre approche », assure le fondateur.
Edumapper a même obtenu le label « Deeptech », démontrant les importantes capacités techniques déployées pour proposer un service de qualité.
Fort de cette solution novatrice, Edumapper peut se vanter d’avoir clôturer une levée de fonds de 5 millions d’euros dans un contexte très difficile pour l’écosystème de la French Tech. Ce financement permettra à la plateforme de poursuivre son développement et de renforcer ses équipes, mais aussi d’investir dans le marketing, d’enrichir son contenu, plus particulièrement sur les réseaux sociaux pour atteindre un nombre important de lycéens.
Le premier tour de table a été majoritairement financé par le fonds de capital-risque Daphni, connu pour avoir soutenu des entreprises comme BlackMarket et Swile dès leurs débuts. D’autres investisseurs, tels qu’Eurazeo (via le fonds HEC Ventures), Ring Capital et Kima Ventures, participent également à l’opération, accompagnés par quelques entrepreneurs.
Un financement non négligeable du fait qu’Edumapper se qualifie avant tout comme une « entreprise à mission » et sera de ce fait entièrement gratuite pour les lycéens et leur famille.
« Nous ne voulons pas de barrière d’accès, le produit est fait pour eux », soutient de nouveau le fondateur. Il précise également que la plateforme adopte un modèle en B2C2B dans lequel les institutions publiques et privées sont toutes référencées gratuitement mais, si elles le souhaitent, peuvent payer pour se mettre en avant et attirer plus d’étudiants.
Mais attention Edumapper favorisera le bon équilibre ! Il ne s’agit surtout pas que certaines formations en profitent au détriment d’autres. Justement, les établissements peu sérieux, aux coûts excessifs et aux débouchés inexistants, risquent d’être mis en lumière », conclue-t-il.
L’objectif est de créer une dynamique gagnante pour tous, qui vient compléter les informations de Parcoursup. Car en aidant les étudiants à choisir des études adaptées à leur profil et à leurs aspirations, les formations y gagnent aussi.
En simplifiant l’accès à l’information et en offrant une interface intuitive, Edumapper pourrait bien devenir un outil indispensable pour les futurs étudiants, contribuant ainsi à réduire les inégalités et à optimiser les choix d’orientation.
Merci l’IA !