Les Jeux Olympiques (JO) et Paralympiques sont le plus grand évènement sportif mondial, auxquels des milliers d’athlètes participent à travers différentes compétitions tous les quatre ans. C’était il y a cent ans que la dernière édition des Jeux Olympiques de Paris fut commentée en direct à la radio pour la toute première fois. Un siècle plus tard, pour Paris 2024, malgré l’effervescence, c’est la menace de cyberattaques de grande ampleur qui plane sur la France et met le pays en turbulence.

En effet, les Jeux Olympiques de Paris 2024 représentent un défi majeur en termes de cybersécurité. Avec un budget de 7 milliards d’euros, 4 milliards de téléspectateurs, 12 millions de spectateurs, 30 000 bénévoles, 10 000 athlètes, 206 pays et 40 sites, cet événement est le plus prestigieux pour la France et le monde. Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 représentent bien plus qu’une simple compétition sportive internationale. Entre enjeux politiques et économiques, considérables, l’événement est une cible de choix pour les cybercriminels.

Les autorités françaises et le Comité international olympique se préparent à faire face à une menace cyber d’une ampleur sans précédent, mettant en place des mesures de sécurité renforcées et mobilisant des experts en cybersécurité pour protéger l’infrastructure numérique que cet évènement encourt.

Dans un monde sans cesse plus numérique, les risques qui pèsent sur les Jeux Olympiques n’ont plus de frontières et dépassent celles des stades et des infrastructures physiques. Au-delà du ciblage des systèmes informatiques et des réseaux de communication, les pirates pourraient s’en prendre autant aux données personnelles des entreprises, qu’à celles des athlètes, des organisateurs, des bénévoles, des partenaires ou des spectateurs. Une évolution qui illustre à quel point la technologie a transformé non seulement la façon dont nous vivons les Jeux, mais aussi les défis auxquels ils sont confrontés.

En effet, dû à la numérisation accrue du secteur sportif, une majorité d’enjeux restent invisible et Le Comité d’organisation des Jeux olympiques estime que la menace cyber sera multipliée par dix par rapport aux éditions précédentes.

À titre de comparaison, lors des JO de Tokyo en 2021, il y a eu 450 millions d’attaques, soit huit fois plus qu’à Rio en 2016, et 4,4 milliards de menaces, équivalant à 800 menaces par seconde. Malgré ces chiffres alarmants, aucun impact significatif n’a été constaté sur le déroulement des jeux, ce qui témoigne de l’efficacité des mesures de sécurité mises en place.

Les cyberattaques peuvent viser un large éventail de cibles potentielles qui s’éloignent de l’infrastructure des JO, comme, le grand public, les collectivités, les entreprises et leurs dirigeants, les athlètes, les organisateurs, les bénévoles, les partenaires et les spectateurs.

Les entreprises, particulièrement celles impliquées dans l’organisation de l’événement, se trouvent en première ligne et doivent impérativement renforcer leurs défenses numériques. En parallèle, le grand public n’est pas n’est pas à l’abri et doit faire preuve d’une vigilance accrue face à l’augmentation d’arnaques et de tentatives de phishing liées aux JO. La protection des données personnelles se place en devant de ligne, concernant aussi bien les spectateurs que les athlètes.

Sans oublier les médias et les journalistes qui sont loin d’être épargnés ; ils doivent se prémunir contre les cyberattaques susceptibles de perturber leur couverture de l’événement, risquant ainsi de compromettre l’intégrité de l’information diffusée au public.

Ces menaces impliquent de la part des autorités françaises et du Comité d’Organisations, une sensibilisation et des mesures préventives à tous les niveaux de la société.

  • L’ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information) a été mise en place et se dit « confiante » face aux menaces.
  • Atos, partenaire technologique des JO, met ses services informatiques et de cybersécurité à l’épreuve pour assurer la sécurité des systèmes.
  • Des systèmes de détection et de réponse aux incidents sont mis en place pour réagir rapidement aux menaces.
  • La formation et la sensibilisation des personnels et des bénévoles sont cruciales pour prévenir les erreurs humaines.

La cybersécurité joue ainsi un rôle crucial dans la réussite des Jeux Olympiques de Paris 2024, allant bien au-delà de la simple protection des systèmes informatiques. Elle est fondamentale pour garantir le bon déroulement des compétitions et la diffusion fiable des résultats, tout en préservant l’intégrité et la réputation de cet événement mondial. Une cybersécurité efficace est essentielle pour maintenir la confiance du public et des participants, un élément clé du succès des Jeux.

Dans cette optique, la France n’avait pas le choix que d’adopter une approche collaborative et innovante. Elle travaille donc en étroite collaboration avec des partenaires internationaux pour partager les informations sur les menaces et les meilleures pratiques. Les technologies de pointe, telles que l’Intelligence Artificielle et le Machine Learning, sont déployées pour détecter et contrer les menaces en temps réel.

Si cette stratégie porte ses fruits, elle pourrait non seulement assurer le succès des JO 2024, mais aussi servir de modèle pour de futurs grands événements internationaux.